Premier volet d'une série de petites biographies consacrées à des pilotes à forte personnalité. Gilles Villeneuve ouvre le bal.

Les belles histoires doivent en théorie bien se terminer, sinon il ne s'agit plus de belles histoires. Mais tout le monde sait aussi que les gens que l'on regrette deviennent des mythes parce qu'ils ont fait rêver et ont engendré de belles histoires. C'est pour cela qu'un hommage à Gilles Villeneuve s'impose,inaugurant une serie sur les combattants de la course.

Dans un petit reportage video consacré à Gilles Villeneuve, le commentateur parle du "chevalier bayard, sans peur et sans reproche".Sans doute la meilleure image pour définir ce qu'était Gilles Villeneuve, son tempérament, sa façon de voir et de vivre sa vie..

Né en 1952, Gilles est déjà atypique par sa formation: karting? midget ? non, motoneige! sans doute apprend-t-il en glissant avec ses machines l'art de la dérive, un art qu'il utilisera sans retenue en F1, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Après ces escapades neigeuses, Gilles effectue un parcours plus classique: Formule Atlantic au Canada, IMSA aux Etats-unis.

le talent n'attend pas le nombre des années et Villeneuve en est un bon exemple. Dès 1977, le voila qui débarque en F1 à Silverstone sur McLaren. Un seul grand prix car en Italie un vieil homme a remarqué la fougue et le panache du quebecois. C'est Enzo Ferrari.

Ainsi débute la grande épopée de Gilles Villeneuve et de Ferrari, une histoire d'amour et de filiation car pour le Commendatore, Gilles sera comme un deuxième fils après Dino tragiquement disparu.

Dès 1978 Gilles est donc sur Ferrari.La saison se termine en beauté avec une victoire chez lui, sur le circuit de Montréal, pour la dernière course de la saison.

En 1979, après un début de saison en fanfare avec deux victoires des suite à Kyalami et Long Beach, Gilles connait pas mal d'infortune et doit accepter le rang de pilote numero un que Scheckter détient pour la course au titre. Fidèle et loyal, Gilles accepte de se mettre au service de son équipier qui s'adjuge le titre.

Lui décroche la deuxième place au championnat et écrit dejà les belles pages de son histoire: d'abord au grand prix de France à Dijon, où Gilles mène avec René Arnoux une lutte inoubliable, sans doute le plus beau duel de la course, afin d'arracher la seconde place.

Durant plusieurs tours, les roues et les carrosseries s'entrechoquent, les pilotes se doublent et se redoublent au prix de freinages démentiels.Une lutte qui reste dans les annales du sport et qui marque encore les mémoires. Gilles aussi entre dans la légende lorsqu'à Zandvoort lorsqu'il rentre à son stand sur trois roues en baissant à peine le rythme.

1980 est une saison en enfer.Ferrari a raté le chassis et surtout a pris du retard sur la conception des moteurs Turbos.Une année à oublier.

1981 est une année également marquée par pas mal d'abandons mais aussi par une fantastique victoire à Jarama: Gilles l'emporte en resistant pendant toute la course à un peloton de 6 voitures toutes plus rapides que lui mais incapables de dépasser le génie de la glissade.C'est aussi cette année là qu'il remporte le grand prix de Monaco.

1982 commence moyennement mais Imola promet d'être un festival: bon nombre d'écuries boycottent la course en raisons des tensions avec la FOCA et les Renault, seules rivales,abandonnent rapidement.Villeneuve mène devant son équipier Pironi à qq encablures de l'arrivée et lorsque Ferrari panneaute aux pilotes l'ordre de ralentir, c'est pour assurer le resultat et figer les positions. Pironi, à la recherche de sa première victoire, n'a que faire des ordres et passe dans le dernier tour un Villeuneuve choqué et blessé, lui qui est tant fidèle aux principes de loyauté.

Blessé et fou de rage,Villeneuve enterre son amitié avec Pironi.La haine et la rivalité gagnent les deux hommes.
A Zolder, en Belgique, Pironi a le meilleur temps à quelques minutes de la fin de la séance.Villeneuve, décidé à marquer le coup face à Pironi, veut à tout prix le battre: il s'élance pour un dernier essai et fond sur Jochen Mass au ralenti.
C'est l'incompréhension: Mass s'écarte mais du mauvais côté et Gilles percute l'Arrows de l'Allemand avant de s'envoler.Villeneuve est ejecté et s'écrase au sol,mourant sur le coup.

Le petit prince de la F1 vient de mourir mais le mythe est né.

Gilles reste dans les mémoires:ses glissades à fond sur les vibreurs,ses dépassements par l'exterieur voire avec deux roues dans l'herbe,son sang froid et sa hargne pour conquérir la moindre place,voila la légende d'un chevalier des temps modernes,un candide poussé par l'honneur et la passion,un homme trahi par ses émotions.

Gilles est inoubliable et quel signe que de voir au Gp du Canada 1995, sur la ferrari n°27,voir triompher jean Alesi, celui que les tifosis considéraient comme l'héritier spritiuel du fougueux canadien ?

Gilles Villeneuve, le chevalier des temps modernes

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