Massa : pourquoi une telle descente aux enfers ?

Après un nouveau grand prix catastrophique de Felipe Massa à Sepang - d'autant plus terrible qu'Alonso a gagné ! - les rumeurs de son imminente éviction de la Scuderia enflamment la toile.

D'aucuns annoncent que Sergio Perez,  brillant second à sepang sur Sauber, pilote de la Ferrari Driver Academy, serait sur le point de prendre le baquet du bréslien.

La presse en rajoute, avec d'un côté des médias italiens qui tirent à boulets rouges sur Massa et réclament son départ et de l'autre des médias brésiliens qui s'intérrogent sur le traitement de Massa par la Scuderia. Massa a révélé qu'il était transformé lors des essais libres en "pilote d'essais", ce qui pourrait lui donner un argument, à savoir que le brésilien ne peut pas préparer correctement sa course comme Alonso et se sacrifie en essayant des pièces et en faisant des comparaisons, autant de temps qui n'est pas consacré à la préparation du GP.

Toujours est-il que Massa est méconnaissable ! Où est passé le pilote fougueux et rapide d'antant ? Rappellons nous son arrivée chez Ferrari en 2006, où il ne fut pas ridicule face à Schumacher, rappellons nous sa saison 2008 où il a éteint Raikkonen et n'a raté le titre mondial que pour un point, après avoir enchaîné les poles positions et les victoires (le moteur cassé à Budapest lui côta ce titre d'ailleurs).

Où est passé le Massa hargneux et attaquant ?

Quelque chose s'est cassé en lui et les facteurs sont multiples:

- les conséquences de son accident ? Le ressort de suspension, détaché de la Brawn de Barrichello, et qui vint le percuter au casque à Budapest a-t-il laissé plus de séquelles qu'on ne le croit ? Massa a-t-il vraiment retrouvé toutes les facultés de pilotage dont il disposait auparavant ?

- l'ogre Alonso. A l'instar du Schumacher de la grande époque, Alonso broie ses équipiers (sauf Hamilton). Il est certain que l'arrivée en fanfare d'ALonso, fédérateur et charismatique, a destabilisé le brésilien. ALonso a pris le pouvoir psychologique dès le début de la saison 2010 (victoire d'entrée à bahrain, dépassement au forceps de Massa à l'entrée des stands en Chine...) pour ne plus jamais le lâcher. Et le Gp d'Allemagne, avec son fameux "Fernando est plus rapide que toi", a achever de saper le moral du brésilien, qui s'est sans doute concaincu lui-même qu'il était un numero 2. La montagne Alonso est infranchissable...

- la nouvelle donne pneumatique ? les révolutions techniques entamées par la F1 depuis 2009 ont changé la physionomie des courses. Avec la fin des ravitaillements et le retour des slicks, la gestion des pneus est devenue la clé de la réussite. Il y a fort à parier que le pilotage de Massa, plutôt virevoltant à l'époque des "pneus klinex" et des réservoirs légers, a souffert de ces changements. Le brésilien n'arrive visiblement pas à s'y adapter et le gouffre de performances avec ALonso se creuse. Le brésilien n'est pas non plus aidé par une F2012 qui semble être pour l'instant un beau tracteur en condtions de piste normales.

Il est en effet saisissant et déplorable à la fois de voir Massa galérer à ce point: rarement le voit-on sortir victorieux d'un duel en piste, rarissimes sont ses dépassements. Déjà largué en 2011 mais avec tout de même des places d'honneur à la clé (5e, 6e...), Massa est inexistant en ce début d'année 2012 et navigue au-delà de la 10e place.

Espérons que le brésilien parvienne à se redresser mais la situation semble tout de même très mal embarquée.